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kyungjin
28 mai 2013

Laissez les enfants en dehors de ça

Durant la guerre Iran - Irak, l'Iran avait trouvé un bon moyen de déminage, pour limiter leur pertes parmi leurs militaires. Ils envoyaient des enfants courir en 1ère ligne, faisant ainsi sauter les champs de mines, dégageant le terrain pour les soldats qui allaient ensuite à l'assaut.

Ok, j'admets que la comparaison est exagérée. On va dire que c'est l'effet de l'énervement. Remarquez, quand on en lit certains dire que les gaz lacrymo aux Invalides, c'est pire que la Syrie...
Les militants de la manif pour tous et autre printemps français mettent aussi les enfants en première ligne pour soutenir leur cause. On vient de s'en rebouffer une dose avec le rassemblement du 26 mai aux Invalides.

Je passerai rapidement sur le fait qu'ils viennent avec des enfants, parfois en très bas âge, à des manifestations. Il faut dire qu'ils se croient à l'abri de la répression, pensez donc, ce ne sont que des gens de bonne famille, pieux et qui ont la raison pour eux. Seulement dans toute manif il y a des agitateurs, des casseurs, qui ne viennent que pour en découdre.

Bref, mon propos aujourd'hui est ailleurs. Au cours d'un échange (ou plutôt devrais-je dire dialogue de sourd) sur Facebook, une partisane anti mariage pour tous m'a dit que le problème n'était pas tant le mariage que les enfants. Je cite :

"Le problème soulevé n'est d'ailleurs pas le mariage, mais les lois qui inévitablement découleront de cette égalisation des droits : PMA, GPA, adoption etc.
Je précise mon propos : je ne suis pas en train de dire que les homosexuels sont tous des dégénérés violeurs d'enfants. Bien sûr que non. Mais les études scientifiques (les vraies) démontrent clairement que les enfants de couples homo ont plus de problèmes psychologiques et sociaux de ceux des couples hétéro."

Evidemment, j'attends toujours qu'elle me sorte ces "vraies" (j'imagine qu'elle entend par là "indépendantes") études scientifiques dont elle parle.
La PMA et la GPA sont des débats totalement différents, avec des implications éthiques qui vont bien au-delà de la simple homosexualité. Prétendre qu'elles découleront de l'égalisation des droits en terme de mariage est une aberration. Ce sont des pratiques régies par d'autres lois. La loi n°2004-800 relative à la bioéthique (article 24) pour la PMA, quant à la GPA elle est tout simplement illégale actuellement en France. La modification de ces lois amènera d'autres débats publics (youhou, ça nous promets de beaux moments...)

Quant à l'adoption... Concernant l'impact sur l'enfant, je reprendrai les mots du communiqué commun (document pdf) de la société française de pédiatrie (SFP) et de l'association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) :

"En fait, les pédiatres observent que si l’adoption, qui met en jeu le système d’attachement précoce, ou l’homoparentalité, qui bouscule les repères dits classiques du couple, peuvent constituer des situations à risque pour le développement harmonieux d’un enfant, le recul sur les situations d’adoption ou sur les enfants issus de couple de femmes homosexuelles (situations déjà anciennes) ne permet pas de dire que « risque » équivaut à « échec »".

"Ainsi, les pédiatres tiennent surtout à rappeler qu’accéder à la parentalité, désirer un enfant, avoir un enfant, élever un enfant, le conduire le mieux possible à l’âge adulte autonome et en pleine possession de ses moyens est un engagement très profond auquel chaque parent doit réfléchir en toute situation, et pour lequel il doit mobiliser toute son attention et son sens des responsabilités."

"Quelles que soient les circonstances, la question de la parentalité n’est pas « d’avoir un enfant » mais « qu’un enfant puisse être »".

En clair et en gros résumé, on s'en fout de ce que sont les parents, tant qu'ils ont la conscience d'être parents et de ce qu'ils doivent à leur enfant.

De plus, dans la pratique, les adoptions par des couples homosexuels seront rarissimes, voire inexistantes.
Le rapport entre enfants adoptés et parents ayant fait une demande d'adoption est de moins de 10%.
En ce qui concerne les adoptions internationales, la plupart des pays d'origine refuse l'adoption par les homosexuels.
Je vous laisse lire cet article pour les détails. Et je reprends la conclusion :

" l'ouverture de cette possibilité permettra avant tout l'adoption d'enfants de conjoints au sein de couples déjà constitués."

Donnant ainsi des droits au conjoint, et protégeant l'enfant, en cas de décès du parent biologique notamment.

dessin
Dessin Mathilde Millot (source) clic sur l'image pour agrandir

Je suis moi-même adopté. Je m'intéresse de près au sujet depuis quelques années, notamment l'impact psychologique. Je ne vois pas en quoi ça peut être pire dans un couple homosexuel.
La mère de ma fille est aujourd'hui lesbienne et vit en couple.
Ma fille se porte très bien, merci pour elle.
Psychologiquement, elle a souffert et souffre essentiellement de :
- la séparation de ses parents (comme tout enfant de couple séparé),
- le racisme ordinaire et ceux qui la prenne pour une chinoise,
- les remarques incessantes sur sa petite taille,
- les filles plus âgées à l'école qui la prennent pour une poupée.

En aucun cas de l'homosexualité de sa mère. Elle n'a pas eu le temps d'avoir l'esprit formaté à une vision sociétale unique. Une femme qui aime une femme n'a rien d'anormal pour elle. Et elle aime sa "belle-mère" autant qu'elle aime ses parents.

Alors les conservateurs, intégristes, religieux, sectaires de la manif pour tous, veilleurs et autre printemps français seraient bien inspirés d'arrêter d'utiliser les enfants pour justifier leur intolérance.

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20 mai 2013

La fin du CDI, vraiment ?

Je viens de lire cet article : le sénat vote la fin du CDI et tout le monde s’en fout !
Keuwaaa ? Quelque peu outré, j'ai quand même voulu en savoir plus, me méfiant naturellement de ce genre de billet partisan, sans source et aux raccourcis flagrants.
De liens en liens, trouvant des résumés forcéments incomplets ou interprétations forcément orientées, j'ai fini par me lire le texte de loi lui-même. Un peu en diagonale, j'avoue, recherchant surtout les points traités dans l'article de Franck Vinrech.

Première chose, je ne vois pas en quoi c'est la mort du CDI.
Citation de l'article :

"Le CDI vous préservait des licenciements sauf en cas de « cause sérieuse et réelle ». En clair, à moins d’une faute grave ou d’une inaptitude au travail, la seule chose que pouvait tenter votre patron était de vous pousser au suicide comme chez France Télécom…"

Il oublie le licenciement pour motif économique. Et la préservation de l'emploi dans le cadre de problèmes économiques est une grosse part de ce à quoi s'attache cette loi.

"Aujourd’hui, le boss pourra vous virer pour avoir refusé de changer de poste, pour avoir refusé de changer de lieu de travail, y compris de l’autre coté de l’Hexagone… Ou simplement s’il vous juge « incompétent » ! "

Là visiblement il évoque l'article 10 de la loi. Alors, déjà, il extrapole vers une fausse information. Rien, absolument rien dans ce texte n'autorise un licenciement pour motif "incompétent".
Cet article encadre les accords collectifs de mobilité interne, changement de poste et / ou de lieu géographique. Ces accords ne peuvent entraîner ni baisse de salaire ni baisse de grade. Effectivement, le salarié refusant l'application de cet accord, donc un changement de poste ou une mutation, peut être licencié, pour motif économique. Cela favorise les restructurations internes sans licenciement et évite à l'entreprise de créer un plan social. C'est donc effectivement en faveur du patronnat qui pourra dire "tu bouges ou tu vires". Oh, le joli raccourci qui fait peur que je viens d'utiliser ! Encore une fois, c'est dans le cadre de problèmes économique, et les accords de mobilité devront comprendre des mesures d'accompagnement.

"Le CDI prévoyait l’impossibilité de baisser votre rémunération sans votre accord. Le boss pouvait demander. Certains ont essayé… Grâce à notre Sénat, refuser une baisse de salaire (jusqu’au SMIC) devient un motif valable pour vous faire pointer à Pôle emploi"

Déjà, fausse information, la baisse de salaire ne peut aller en dessous de 1,2 fois le SMIC, et il ne peut y en avoir pour les salaires inférieurs à ce seuil.
Ce n'est pas réellement sans vous demander, puisqu'on est ici au niveau de l'article 12 de la loi qui encadre les accords de maintien de l'emploi. Un accord, par définition, est bi-latéral, non ? Ce type d'accord est déjà pratiqué, seulement ils étaient négociés au cas par cas. Le texte y met aujoud'hui des cadres précis et effectivement inscrit dans la loi que celui qui refuse l'accord sera alors licencié. Toujours pour motif économique. Donc même si la loi préserve la négociation salariés - entreprise dans le cadre de plans de sauvegarde (représentativité d'au moins 50% des salariés) cela prévient des luttes salariales et négociations plus poussées portées par des individualités.

Je dirai que ce billet est le type même d'article plein de désinformation, digne des pires panneaux Facebook, et qui décrédibilise totalement le discours porté, et l'image même du site sur lequel il est posté. Il est d'ailleurs "amusant" de constater que ce Franck Vinrech est repris sur des sites clairement nationalistes.

Concernant la loi, il est certain qu'elle va dans le sens des grosses entreprises qui vont y trouver des outils leur permettant plus de flexibilité, par exemple pour fermer un site qui n'est plus rentable. De plus, l'augmentation de la taxation sur les CDD très court sera forcément plus lourdes pour les petites entreprises. C'est une loi en faveur des grands groupes et de leur gestion globale.
Mais je n'arive pas à voir en quoi cette loi dépouille le salarié et est une régression. Si y en a qui veulent bien éclairer ma lanterne.

PS : je viens de voir que Boulevard Voltaire est un site fondé par Robert Ménard. Ceci explique peut-être mieux l'odeur d'extrême droite qui flotte à la lecture des articles.

4 mai 2013

Janis Joplin

Pour Bookface.

Ce n'est que la 3ème fois que je me penche sur Janis Joplin, mais quand on aime on ne compte pas.
Et surtout je ne peux pas dire que j'étais satisfait des deux premières tentatives. Le sujet actuel sur Bookface m'a donc donné l'occasion de m'y atteler une nouvelle fois, et j'arrive enfin à quelque chose qui me plaise à peu près.

Je vous remets mes premiers dessins :

portrait Janis Joplin
Tentative foirée de portrait il y a 4 ans.

caricature Janis Joplin
un peu plus de 2 ans plus tard, quelques progrès sur Sketchfu.

Pour moi, Janis Joplin c'est l'énergie sur scène, la rage et l'émotion du chant. Je voulait retranscrire ça dans mon dessin.
J'ai pensé qu'un dessin à la plume serait adapté, avec ensuite des couleurs sommaires, vite faites, juste pour l'ambiance.
Voici donc mon dessin du jour, d'après la même photo que le premier ci-dessus et en m'inspirant des couleurs de la pochette de I got dem Ol' Kozmic Blues again Mama ! (la photo de référence étant en noir et blanc).

janis_joplin_encre
Encrage

Janis Joplin caricature couleur
Final, couleurs numériques

2 mai 2013

Du culte des armes

Fait divers tragique : un américain de 5 ans abat sa soeur de 2 ans avec son propre fusil.

C'est un accident. Vraiment ?
On lit dans cet article qu'il s'agissait d'un fusil 22 long rifle spécialement construit pour les enfants de 4 à 10 ans. Le fabricant fait même des fusils roses pour les petites filles, c'est trop chou tiens.
4 ans ! Est-ce un âge pour jouer avec une arme ? Même si ça l'était de façon encadrée et surveillée (ce qui visiblement n'était pas le cas ici), n'est-ce pas une aberration de mettre un vrai fusil dans les mains d'un gosse ?
Le sport ? Autant je peux comprendre l'intérêt qu'on peut avoir pour le tir sportif quand on est ado ou adulte, autant à 5 ans, je vois pas.
Je trouve ça extrêmement malsain, une arme à la base c'est conçu pour tuer.

Bien que plutôt anti-militariste, j'ai fait mon service militaire. J'y ai manié des armes de guerre. Je suis non violent, je n'aime pas les armes et ce qu'elles impliquent.
Et pourtant, j'ai adoré tirer au Famas, au pistolet automatique ou à l'AANF1 (mitrailleuse). J'ai été grisé dans les simulations de combat. De fait ça m'a fait peur sur moi-même, à me demander jusqu'où je pourrai aller dans cette prise de plaisir, cet aspect grisant ?

J'avais 24 ans. Je n'avais jamais touché une quelconque arme à feu avant, même pas une carabine à plomb de fête foraine, et je n'en avais jamais éprouvé l'envie. Alors sur un esprit d'enfant, aux Etats-Unis avec la culture des armes et de l'auto-défense qu'il y a, j'ose pas imaginer les dégâts.

Un petit dessin en réaction, inspiré aussi de ce qui a pu être dit après la tuerie de Newton, à savoir que pour éviter ça il fallait à nouveau autoriser les armes dans les écoles.

nra_bebe_fusil_web

 

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