Juste fais-le
Les 24 heures du Mans à 4, finir dans les 100 premiers et sans entraînement!
Extrait du classement général (la distance est en km bien sûr)
Enorme satisfaction collective et personnelle, avec des temps et une régularité corrects tout au long de la course, même si on a globalement faibli après les premières heures (on était 58ème à 3 heures de course). On était une équipe plutôt homogène dans les performances et on a quand même tenu tous ensemble une moyenne de plus de 25 km/h.
Un staff qui nous a soutenu, alimenté, hydraté, chronométré tout du long (même si y en a un qui n'a rien foutu - private joke -), et ça mine de rien c'est important.
Je dis pas que ça a été facile, la preuve, la gueule que je tire en plein effort...
Le début a été bon, j'ai attaqué avec des tours (4,185 km) dans les 9 minutes et même quelques uns sous les 9 minutes, autrement dit meilleure entame que lors de ma dernière participation en 2006.
Par la suite la fatigue a fait que les temps ont augmentés, mais j'ai réussi à rester sous les 11 minutes, sauf une fois ou je suis arrivé scotché à la piste, avec les jambes qui commencent à tétaniser.
La nuit a été particulièrement rude, quand il a fallu tourner à 2 pendant 4 heures, même si ça reste un moment que je kiffe énormément. La fraîcheur, l'obscurité même si le circuit est éclairé, la musique calme au niveau des stands, le bruit de l'air et des rollers... On déconnecte ce qu'il y a entre les oreilles et on pousse sur les jambes jusqu'à ne plus les sentir. C'est un peu dangereux parce que la vigilance est vraiment en berne et les réflexes aux abonnés absents mais cet état second me fait prendre mon pied! Pourtant ce ne fut vraiment pas facile, d'autant que j'ai roulé pratiquement tout le temps seul dans cette période, ne trouvant donc à bénéficier d'aucune aspiration ni poussette.
Heureusement, j'ai eu beaucoup plus de chance le dimanche, parvenant souvent à accrocher au moins une personne avec qui rouler sur une partie du tour, et réussissant même à prendre plusieurs trains (entendez par là peloton) efficaces. Je me souviendrai longtemps de cette fin de tour effectué dans un vrai train de marchandise d'au moins une vingtaine de coureur.
Ce sont des moments comme ça qui font le charme de cette épreuve, l'entraide sur la piste, les signes de reconnaissance à la fin du tour. Etre en contact avec une personne, s'aider mutuellement, que dis-je, communier dans l'effort. Toutes ces rencontres éphémères de quelques minutes font toute l'ambiance de la course.
Y a eu quand même un truc qui m'a gêné le dimanche, c'est qu'il semblerait que ce soit traditionnellement la journée musique de daube. Et avoir dans le crâne les boum boum entêtant de morceaux de dance quand on est claqué par l'effort après 3 petites heures de sommeil, c'est franchement pas agréable.
Heureusement, les derniers tours se sont fait au son d'AC/DC et ZZ Top, autrement plus motivant.
Oui, bon, là je parle pour moi ^_^
Mais c'est essentiel la motivation, parce qu'à la fin c'est bien plus la tête que les jambes qui font avancer, surtout dans cette pµt@!n de côte du Dunlop. Côte dont le pourcentage augmente au fil des heures, tout le monde l'a constaté!
Pour la deuxième fois de ma vie j'ai fait l'arrivée, et c'est juste énorme.
Passer dans la ligne droite des stands avec, massées le long des murets et dans les tribunes, en gros 4000 personnes qui acclament les coureurs, c'est juste énorme.
Voilà, en bref un week-end de fou, un plaisir immense, une satisfaction personnelle et collective monstrueuse!
Et même pas mal le lendemain!
L'équipe (staff et coureurs) après l'arrivée.
De gauche à droite: (je sais pas le nom de la petite fille, désolé)
Gaëlle, Rémy, Dorian-qu'à-rien-foutu, tiens c'est qui lui?, Guillaume, Thomas, Vincent-moto-en-mai-pas-de-roller-en-juin
Bon, la redescente et le retour à la réalité vont être rude aussi maintenant...
Voili voilou.
PS: une image qui m'a ému et qui me restera, c'est celle d'un solo (je sais pas qui) et de son accompagnateur serrés longuement dans les bras l'un de l'autre après l'arrivée, pleurant de joie silencieusement, communiant dans le bonheur d'être arrivé au bout de ces 24h. Ouais, des fois j'arrive à trouver ça beau le sport.
re PS: une petite video du départ sur rollerenligne.